Avoir une bonne digestion! par Danik Legault ND.A.

Votre système digestif métabolisera 170 000 livres de nourriture en moyenne au courant de votre vie. Votre système digestif contient plus de terminaisons nerveuses que votre cerveau. La tâche principale de votre système digestif est de décomposer votre nourriture en petites molécules afin d’être capable d’absorber cette nourriture plus bas dans le système digestif. Quel est le but de choisir de bons aliments sains non transformés si vous n’êtes pas capable de les décomposer efficacement afin de pouvoir absorber les nutriments dont notre corps a besoin pour bien fonctionner?

L’état de votre de santé dépend directement de votre digestion. C’est à la base de tout et si ce n’est pas en place, le reste ne tient plus.

La digestion est comme un lave-auto, en ce sens que chaque étape doit être bien exécutée, mais également dans le bon ordre. Si le lave-auto sèche l’auto avant de mettre le savon, le résultat sera catastrophique. Même chose pour notre digestion. Il y a 5 phases à ce processus; voyons cela de plus près.

Phase 1 : Le simple fait d’y penser

La digestion part dans le cerveau. Le fait d’y penser, de voir ou de sentir de la nourriture déclenche les signaux partant du cerveau vers le système digestif via le nerf vague afin de préparer ce qu’on appelle le « feu digestif ». Ce phénomène qui prépare l’acide chlorhydrique, les enzymes digestives, etc.

Il est important d’être calme et dans un environnement non stressant lorsqu’on s’apprête à manger afin de garder le système en parasympathique, la branche qu’on appelle également « repos et digestion ». Si votre système nerveux est en sympathique, la branche qu’on appelle également « fuir ou combattre », votre feu digestif ne sera pas à point et votre capacité d’absorber les nutriments de votre nourriture sera compromise. La vitesse à laquelle vous allez manger sera également beaucoup trop rapide si votre système nerveux autonome est en sympathique.

Ceux qui se considèrent comme des mangeurs rapides ont tendance à être plus lourds que ceux qui se considèrent comme des mangeurs lents selon plusieurs études. Les mangeurs rapides ont 115 % plus de chance de souffrir d’obésité. Si votre santé vous tient à cœur, vous devriez porter une attention particulière à votre digestion et sachez qu’il est impossible d’avoir une digestion optimale si vous engloutissez votre repas en 4 minutes et demi.

Phase 2 : Mastiquer!

Avez-vous remarqué qu’il n’y a pas de dents dans votre estomac ni dans vos intestins? Si vous mastiquez à 50%, c’est comme si vous mettiez 50% du savon dans le lave-auto. Cela lave probablement moins bien, n’est-ce pas? Le fait de bien mastiquer est probablement le facteur le plus important pour votre digestion. Le fait de briser votre nourriture avec vos dents initie la décomposition de la nourriture en augmentant la surface de nourriture pouvant être digérée, facilitant ainsi la libération des nutriments plus tard dans le processus de digestion. Le fait de mastiquer stimule l’acide chlorhydrique dans votre estomac et mélange votre salive à votre nourriture. Votre salive contient de l’amylase, qui est une enzyme qui débute la digestion des glucides.

On dit que la bouchée parfaite se mâche 42 fois. Vous essaierez pour le plaisir. Cela illustre bien le point et accentue le fait que c’est important, mais le nombre exact n’est pas important et dépend de la grosseur de la bouchée et de ce qui s’y trouve bien entendu.

Le fait de bien mastiquer vous fera automatiquement ralentir le rythme et donnera le temps à certaines hormones de faire leur travail. Ces hormones contrôlent notre appétit (en partie). Ces hormones sont la cholécystokinine (CCK), la peptide YY (PYY), la ghréline et le « glucagon like peptide 1 » (GLP-1). Ces hormones relaient le message que nous avons mangé et que les nutriments sont absorbés, amenant ainsi une diminution naturelle de la quantité de nourriture que l’on va vouloir manger à chaque repas.

Phase 3 : Estomac.

Lorsque votre nourriture arrive dans l’estomac, elle est accueillie par un environnement extrêmement acide grâce à la présence de l’acide chlorhydrique. Cette acidité est nécessaire à la digestion des protéines et pour la stérilisation de la nourriture afin d’empêcher certaines bactéries ou parasites de s’installer dans vos intestins ou d’entrer dans votre circulation sanguine. C’est la raison pour laquelle les médicaments qu’on appelle «inhibiteurs de la pompe des protons» peuvent avoir des effets extrêmement négatifs pour votre santé. La digestion étant supprimée, cela causera plusieurs carences dans certaines vitamines comme la B9 (acide folique), la B12, mais également plusieurs minéraux critiques pour notre santé comme le calcium, le fer, le magnésium et le zinc pour ne nommer que ceux-là.

La nature a décidé que c’était important d’avoir un pH acide autour de 2 et ce n’est pas pour rien. On ne peut pas simplement enlever l’acidité de l’estomac en pensant qu’il n’y a aucune conséquence. En fait, je vais même aller plus loin en disant que c’est impossible d’avoir une santé optimale si vous supprimez la façon dont votre digestion est programmée.

Phase 4 : Pancréas.

Une fois que votre nourriture a été stérilisée et acidifiée, le pancréas sécrètera des enzymes. Ces enzymes pancréatiques vont aider à la digestion, à l’absorption et vont également changer le pH de la nourriture afin de la rendre plus alcaline en préparant l’entrée dans le jéjunum (la deuxième partie du petit intestin).

Phase 5 : Foie/vésicule biliaire

La dernière étape de la digestion prend place lorsque la bile est relâchée afin d’émulsifier les lipides pour qu’on puisse les absorber. La bile est produite à l’aide du cholestérol et de certaines toxines neutralisées dans le foie. Elle est ensuite entreposée dans la vésicule biliaire. La bile digère les lipides, stérilise nos intestins et promeut la régularité.

Si notre nourriture n’est pas bien décomposée, certaines particules peuvent quand même se retrouver dans la circulation sanguine où notre système immunitaire ne pourra les reconnaitre et entreprendra une attaque. C’est de là que viennent plusieurs des intolérances alimentaires et des allergies qu’on connait aujourd’hui. Cette réponse immunitaire cause une hausse de l’inflammation, affecte le métabolisme des sucres pouvant causer une foule de symptômes et conditions chroniques éventuellement.

Le processus d’absorption continue par la suite tout au long du petit intestin. Lorsque le tout arrive dans le côlon, 95 % du contenu a été absorbé. Ce sont l’eau et la bile qui seront réabsorbées dans le côlon.

Voici 7 recommandations que vous pouvez adopter pour maximiser votre digestion :

 

  1. Choisissez des aliments non transformés.
  2. Mastiquer votre nourriture jusqu’à ce qu’elle soit en purée.
  3. Ne pas boire plus de 250 ml de liquide avec votre repas afin de ne pas diluer votre feu digestif.
  4. Manger dans un endroit calme qui n’est pas associé au travail ou au stress.
  5. Aller prendre une courte marche à l’extérieur après votre repas.
  6. Manger vos fibres (légumes) en premier.
  7. Éviter le sucre et l’alcool qui font souvent partie des problèmes gastro-intestinaux.
  8. Éviter les allergènes : produits laitiers, gluten, soya, maïs et arachides étant probablement les coupables les plus fréquents.
  9. Identifier et éliminer à l’aide d’un test de selles, les bactéries pathogènes, la levure en trop quantité ou la présence de parasites. C’est un élément essentiel à une santé optimale et non seulement à une digestion optimale.
  10. Supplémenter au besoin avec de la bétaïne hcl, des enzymes pancréatiques et un probiotique.

 

Je suggère de vous faire évaluer par un naturopathe agréé avant d’appliquer convenablement les 3 derniers points (8, 9 et 10)

 

Danik Legault, ND.A

http://daniklegault.com/  

https://www.facebook.com/DanikLegaultNDA

 

Références :

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